Ce blog est un produit de la collaboration Ellichris. Merci à Camille pour la mise en forme

mardi 3 novembre 2009

november rain

"that solo's awful long, but it's a pretty song" (ça ne vous rappelle rien?)

Goutte, filet, torrent, rivière, fleuve...Alors que l'altitude z diminue l'eau passe graduellement d'un de ces états à l'autre.

Ici la pluie est magique. Surtout celle-ci, la première de fin de canicule automnale. Tant attendue, ce n'est pas juste de l'eau. C'est un ciel, un vent, un bruit, un monde. Une déferlante de changements qui s'abattent sur la ville sans laisser le temps de s'ouvrir aux parapluies!

Elle s'amasse en nuages qu'on a eu le temps de voir arriver, de scruter, de craindre...et d'oublier. Un ciel uniformément gris (pas gris parisien, un autre gris), qui va avec le changement d'heure et sa compagne l'ampoule électrique. Puis c'est une averse, qui ne mouille ni ne refroidit pas plus qu'un arrosage automatique.

Ensuite enfle le vent. Un vent marin qui dégage un peu le ciel, pour finalement se vider de son sel, se calmer un peu et tourbillonner sous le plafond reconstitué de nuages.

Puis vient le bruit. Une explosion. La première m'a réveillée en pleine nuit, j'ai bondi de mon lit, et suis sortie au balcon chercher le foyer d'incendie. On pourrait revenir sur cette réaction qui dit quels souvenirs a réveillé ce bruit...mais ce n'est pas très intéressant. Revenons à nos nuageux moutons.
Le coeur battant devant la porte ouverte, une rafale la fait claquer. Je bondis à nouveau! je respire, sens la fraicheur dans l'air. Deuxième coup de tonnerre. Je le reçois avec un sourire, que le début de l'averse confirme. Et de là vacarme ininterrompu de trombes d'eau qui tombent, masquant les klaxons et autres bruits de la ville. Une continuité sonore apaisante qui me permet d'aller me recoucher.

C'est sur un autre monde que se lève le soleil. Au travers d'un voile de nuages qui continuent de pleurer à grosses gouttes, une lumière pale perce difficilement. Les verts sont plus sombres, les gris détrempés. Le long des pentes une cascade arc-en-ciel dévale sur le bitume, emportant les substances qu'a révélé la magie en gouttes. L'air se vide petit à petit de ses fumées, qui deviennent de visqueuses flaques noiratres. Et des monstres en forme de bouches d'égouts ouvrent des gueules béantes qui bouillonnent et font jaillir des rivières dans les rues bientot inondées. Traverser se fait sur des gués imaginaires ou en sautant dans les flaques. Je joue à la marelle avec les mares d'huile et les dépots d'essence dilués dans les torrents muticolores.

C'est un monde où je vis depuis une semaine coiffée d'anglaises de petite fille modèle.

2 commentaires:

  1. :)
    Flaque bien Christellounette !
    Nous flaquons aussi mais les flaques sont moins grosses sûrement.
    Tu me diras quand tu reçois la lettre.
    Je t'embrasse

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  2. Et puis surtout chez nous ça caille depuis quelques temps! C'est tombé vite ici aussi...

    "that solo ..... pretty song": Pat? :)

    Bisous

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