Ce blog est un produit de la collaboration Ellichris. Merci à Camille pour la mise en forme

lundi 9 novembre 2009

tics de langage

des choses qu'on entend souvent par ici, onomatopés amusants ou phrases au sens significatif :

"uuuf" : aussi ridicule que cette exclamation puisse paraitre, c'est un grand leitmotiv du libanais qui parle français ou arabe. Ca exprime tout le désespoir des heures d'embouteillages et autres situations regrettable "uuuuf le nombre de voiture" "uuuuf tous ces jours à l'hopital" "uuufff le travail qui m'attend"...

"Pendant la guerre, blablabla...
- la guerre, laquelle?" : sans commentaire, on mélange les années et les guerres, repères temporels si réguliers qu'ils ne sont même plus fiables.

"akid akid" : le natürlich allemand, le bien sur français, le of course anglais. On s'y fait très vite...

"Je descends à l'université" : une faute de français propre aux libanais, puisque le verbe en arabe pour dire aller est le même que celui pour dire descendre. Donc mise à part que dans mon cas c'est vrai, vu que je descends du haut de ma colline pour aller à l'université, ça s'applique aussi pour les villages de montagne vers lesquels on monte ou les étages supérieurs.

"ya habibi"// "tohobârné" // "khayété": exclamation de la mamma libanaise pour le gamin qui vient de volontairement donner un coup dans son assiette, de la précieuse ridicule pour sa copine avant de faire tout un discours sur leur maquillage respectif,... Bref les expressions qui désignent les individus de cette tranche de population gâtée pourrie. Aussi un panel de mots qui veulent tous dire plus ou moins "mon/ma chéri/e". A prononcer avec la voix qui monte sur la dernière syllabe, pour les filles frolez le strident insupportable.

"C'est Beyrouth" : expression que j'ai apprise à l'équipe avec qui je travaille. En français c'est établi que ça désigne une situation bordélique. Je me demande d'où ça peut bien venir...

"Grand manitou" : toute personne en haut d'une hiérarchie : doyen, ministre, président, chef de département, recteur...Chacun ses adeptes et sa cour, chacun ses exilés et ses têtes de turcs.

"Service" : nom de ces taxis qui prennent plusieurs passagers selon leur destination et déposent au niveau des grands repères de Beyrouth (mes destinations : Sassine, Tobbiyé, Jdeydeh bel Galeries Khabbaz, Centre Ville, Gemmayze, Mustachfa Gitawi, Mono, Hamra tabaa'l HSBC). Prix : 2000 livres libanaises, soit un peu moins d'un euro. Au pluriel, on dit "servicén'". Comme beaucoup de mots français il se décline en arabe.

"wizara" : en arabe ça veut dire ministère, ce n'est pas sans rappeler un certain mot anglais, qui révèle la magie qui s'opère dans les institutions gouvernementales libanaises.

"tfadall" : en faisant sonner les "l". Un mot ô combien libanais, puisqu'il exprime l'invitation et est utilisé tout le temps. Pour accepter un passager dans une voiture, pour inviter à se servir d'un plat, pour faire passer devant soi, pour faire entrer chez soi, ... Un mot unique qui résume l'hospitalité d'ici.

2 commentaires:

  1. Euh... Moi je croyais qu'on parlais français au Liban ?! Tu crois qu'il faut que j'apprenne tout ça pour la semaine prochaine ?

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  2. "uuuf" comme on dirait chez nous "ouf" en tant que verlan pour "fou"? "C'est ouf le travail qui m'attend"?

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