Ce blog est un produit de la collaboration Ellichris. Merci à Camille pour la mise en forme

mercredi 16 décembre 2009

from the outside world

Reason has left the table of negotiation. Participation has never seemed so precious and the impossibility of closeness so bitter. The will to be a part of it, when "it" is getting smaller and smaller everyday. From here, nothing's happening, in there too much is happening. But this is much noise for nothing. A beautiful window of animated figures of no concrete matter.
It all boils down to power, cooperation is a dying illusion, a firework dimming far above my head, as the new source of light seems tainted and corrupted.
One word left : masquerade!
And what I weep and grieve may not be the mystified earth, the cruelly changing climate, but the human disability to be Fair, Ambitious, and Binding...together.

dimanche 13 décembre 2009

collision

Dans mes déambulations à Buenos Aires j'avais ressenti un lien avec Beyrouth. Une perception étrange alors que les langues divergent, et les expériences aussi.
Puis l'idée s'était envolée, le Paris du Sud était devenu un voyage dissocié d'autres souvenirs, et Beyrouth ma ville de résidence, d'origine, ce familier étrange dans lequel je ne suis pas (non plus) chez moi.

Ca a été une musique, un pavé, un trottoir, un rythme posé, sur lequel on cale sa marche et sa danse. L'agressivité contenue de Gotan Project qui a retenti dans mes oreilles alors que je me faufilais entre des voitures trop pressée. Un mois de danse tous les jeudis, seule ou accompagnée, pour découvrir comment s'exprimait ici les tangueros. Un mélange soudain de cultures si proches et si différentes. Le face à face déjà vécu ailleurs de la nouvelle danseuse et du groupe déjà formé, rodé à ses figures et ses codes de langage.

Collision. Parce que c'est ainsi que j'ai dansé le tango ici, dans une agressivité mesurée pour maintenir son territoire d'expression dans une façon de danser invasive.
Le parallèle est un peu facile mais je me permets de le tracer car il est bien réel : le tango, la défense de ma manière de le danser s'est fait métaphore de mon vécu de mon intégration ici. La nécessité d'un terrain de coopération (sinon la danse est impossible) mais le maintien d'un style pourtant incompatible a priori avec celui du partenaire. Et dans leur danse il y a quelque chose de cette mentalite indefinissable qui ne me correspond pas : a la fois entreprenant par show-off et fuyant par nature, la danse est ambitieuse mais les regards sont baisses et vaincus, la technique est affirmee et le style est timide...

Pour la danse j'ai été découragée, le mélange ne me plaisait pas. Une incompréhension, celle de ceux qui savent parler la même langue mais ne savent pas s'écouter.

Mais ces images de couples qui tourbillonnent sur une musique d'ailleurs dans ce restaurant traditionnel me restent, des soirées marquantes et pleines, un accord dissonant sur une palette de couleurs, des entités qui se repoussent pour à nouveau se rencontrer dans une collision inévitable des genres opposés.

mardi 1 décembre 2009

rue étatique, rue bi-étatique, rue partisane, rue publique

Je cite
"La rue étatique : les rues dans certaines villes arabes sont envahies par un Etat omniprésent [...] Alors c'est partout dans la rue, sur les enseignes des magasins, les balcons des immeubles, et en toute période de l'année, des slogans et des portraits politiques. La rue devient propriété exclusive du régime et des gouvernants, symbole tangible de la toute puissance de l'Etat"

Ici surgit l'image des souks de Damas avec le portrait du père ou du fils qui surplombe les échoppes, les rues de l'URSS et leurs statuts évocatrices du pouvoir en place, les carrfours marocains avec le roi qui s'affiche...

Et pourquoi pas le Liban? Dans la continuité du message publié hier, j'ai d'abord pensé à la rue libanaise bi étatique, où se cotoient les portraits des dirigeants du Hezbollah, leurs slogans en arabe, et les batiments publics de l'Etat libanais, les drapeaux, les mairies, les commissariat et les barrages et partout sur pancartes officielles l'arabe et le français.

Puis sont revenus d'autres détails qui disent autre chose des rues d'ici. Front d'une guerre de batailles politiques tant qu'elles ne sont pas armées, la rue libanaise est envahie par les partis. Chaque espace est à la fois à conquérir et à violer. Le droit de propriété ici favorise cela, puisque le propriétaire fait à peu près ce qu'il veut sur ses terres. Alors comme je le disais déjà, tel rond point prendra le logo de tel parti, tel coin se verra couvert d'affiches de tel leader, et les quartiers bien que juxtaposés et reliés entre eux ne mélangeront pas leurs appartenances politique et religieuse. Alors cet espace public partisan deviendra lieu d'affrontement d'affirmation identitaire d'un autre genre : l'espace visuel occupé on se rabattra sur l'espace sonore, chaque parti ayant sa mélodie ; le fixe n'étant plus amovible, le mobile se couvrira de signes d'appartenance, et les voitures de porter leurs objets religieux et les taxis leur quartier de provenance...

Et le contraste se creuse avec la rue publique européenne qui se divise entre communautés d'utilisateurs (vélo, piétons, automobilistes) ; espace d'affichage public (je pense notamment en période d'élections à ces panneaux qui assurent le pluralisme et la possibilité de chaque parti d'occuper un espace égal) ; et espace d'informations venant de l'Etat (signalisation, noms de rues...)au service de tous.

Une fois que ces rues qualifiées, on réalise que tant de détails dépendent de cela. L'absence de signalisation par exemple dit l'absence de l'Etat, les points de repères (enseignes privées) que l'on donne au taxi révèle l'inexistance de cette fameuse chose publique. Ce rien, cette évidence, qui fait la république.